Louveciennes La Machine et l’Aqueduc

C’est parfois méconnu par les louveciennois, mais la Seine passe sur la commune de Louveciennes en longeant le Quai Conti sur une longueur d’environ 800 mètres entre Bougival et Le Port Marly. Il y a aussi une partie de l’île de la Loge qui se situe sur le territoire de la commune. La Machine de Marly se situe aux limites entre Bougival, Louveciennes et Port Marly. On retrouve ainsi parfois des documents sur la Machine dans ces différentes communes.

XVII ème siècle, Louis XIV fait construire le château de Versailles et il faut trouver un moyen d’apporter de l’eau et beaucoup d’eau aux jardins château de Versailles pour alimenter les jeux d’eau. Pour faire cela, l’idée a été de prendre l’eau de la Seine. Sauf que cette eau était « trop basse » par rapport au château de Versailles et son parc.
D’où l’idée de construire un « engin » capable de pomper l’eau en se servant du courant de la Seine et de l’élever d’environ 500 pieds (152.4 mètres), jusqu’au sommet de l’Aqueduc de Louveciennes et l’envoyer sur les jeux d’eau du Château de Versailles. Pour l’époque, il fallait faire des prouesses.
La Machine de Marly fut construite à partir de 1681 sous le règne de Louis XIV par le maître charpentier et mécanicien Rennequin Sualem d’après le projet d’Arnold de Ville.
Inaugurée par le roi Louis XIV en personne le 13 juin 1684.

En 1758 il y a eu un incendie qui a détruit partiellement la Machine

La Machine avec la vue sur le coteau où l’on aperçoit en haut à gauche, le Pavillon de Musique de Madame du Barry.

L’intérieur de la Machine. Le courant de la Seine faisait tourner 14 grandes roues de 12 mètres de diamètre avec chacune 24 ou 36 aubes en fonction du courant de la Seine. Les roues actionnaient les 215 corps de pompe.
La machine pouvait amener à l’Aqueduc 150 à 200 mètres cubes d’eau par roue et par jour. Elle est l’œuvre de l’ingénieur Dufrayer.

En 1682, lors de son installation, l’œuvre conçu par Renequin Sualem fournissait 5760 mètres cubes d’eau. En 1804, on décida de remplacer le système par des pompes à vapeur. Qui fournissaient que 1700 mètres cubes d’eau par jour.

1910 installation d’une machine à gaz.

Les tuyaux par où remonte l’eau en provenance de La Machine

Le long de la conduite, sur les flancs de la colline, il y avait la « Ferme de la mi-côte » peinte par Sisley en 1873

On remonte le long de la canalisation.

Vue sur la Seine et Croissy prise de la terrasse du Pavillon de Madame du Barry situé sur le haut du coteau.

La Machine est arrêtée définitivement en 1963
Une des dernières cartes postales avant la démolition de la Machine en 1968. Aujourd’hui, il reste la petite « cabane » au milieu de la Seine, sur le petit îlot.

Sur le sommet de la colline, la canalisation longe la rue de la Machine le long de la propriété de la Du Barry.

Rue de la Machine, Place Ernest Dreux.

On s’échappe du chemin de l’eau avec sur la droite la Place Ernest Dreux et l’Orphelinat Agricole fondé en 1880 par Jules Beer.
En 1943, 34 enfants juifs et cinq moniteurs avaient été placés dans cet orphelinat. Le 22 juillet 1944 l’ensemble des enfants et leurs moniteurs sont arrêtés par la Gestapo pour être conduits à Drancy avant de prendre le dernier grand convoi pour Auschwitz.
Sur ces 39 louveciennois, enfants et moniteurs déportés, seul 3 sont revenus.

Reprenons le chemin de l’eau.
La canalisation est souterraine entre la Place Ernest Dreux et l’Aqueduc de Louveciennes. Celui-ci, parfois appelé Aqueduc de Marly a été construit en 1681 par Jules Hardouin-Mansard pour être terminé en 1685.
L’eau arrivait à l’Aqueduc de La Machine par la Tour du Levant
Il se compose de 36 arches et sa longueur est de 643 mètres. La partie supérieure culmine à 175 mètres d’altitude. La tour du levant est 12 mètres plus bas que la tour du couchant pour permettre à l’eau de s’écouler sur l’Aqueduc.

L’Aqueduc et l’allée du Jongleur.

Nous arrivons au bout de l’Aqueduc près du rond point de la Grille Royale, avec la Tour du Couchant.

Après la Tour du Couchant, les tuyaux sont enterrés jusqu’au Parc de Versailles….
L’Aqueduc fut mis hors service en 1866 et remplacé par des canalisations souterraines.

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